Concours #1 [Participation]

Bonjour à tous!

Après vous être inscrit sur le sujet précédant, vous pouvez mettre vos RP ici! Smile

Aucun flood n'est toléré!

Je rappelle le sujet:
"Faites un RP dans lequel votre chat [Si vous ne possédez pas un chat qui peut faire ça, inventez-en un pour l'occasion] devra faire une déclaration d'amour. La contrainte est que vous ne pouvez pas utiliser le mot amour [ou tout les mots de même famille] ou son verbe dans le dialogue autant que dans la narration."

Le RP ne doit être ni trop court ni trop long.

Participants: (pour l'instant)

-Eclat de Cristal
-Rafale d'Epine [FAIT]
-Sangsue [FAIT]

SANGSUE

Le jour allait bientôt se lever.
On pouvait apercevoir les fins rayons du soleil apparaître à travers la masse feuillue.
Près de la Pouponnière, se tenait nerveusement Sangsue.
Cela faisait quelque jours qu'on la laissait enfin sortir sans qu'on ne la surveille de trop.
La petite chatte n'avait qu'une envie ! Galoper à travers les bois pour aller découvrir les merveilles qu'ils recelaient.
Ses pattes tremblaient furieusement, emplies d'une force contenue par les principes parentales que lui avaient appris sa mère.
Mais la tentation fut trop forte et Sangsue fit semblant d'aller chercher quelque chose dans la réserve. Arrivée près du tas, elle le contourna vivement pour s'enfoncer à travers un bosquet.
Quelques poils s'arrachèrent sous les griffes des branchages mais elle ne fit point attention à ce petit accident qui de toute façon, lui évitait de trop faire sa toilette.
Sa petite queue se balançait au rythme de ses pas.
Au fur et à mesure qu'elle avançait, Sangsue s’extasiait sur chaque chose qu'elle pouvait voir.
Feuille, caillou, morceau de terre à la forme étrange, des mares cachant un minuscule biotope,...
Ses cinq sens étaient en ébullition.

Le temps passait dangereusement, sans que personne ne s'en rende compte.
Et surtout moins le chaton qui se baladait près du couvert.
Sans qu'elle ne le sache, Sangsue empiétait à présent le terrain du Cratère.
Ses moustaches frémirent en voyant un lapin passer non-loin d'elle.
Une envie folle de courir jusqu'à l'animal lui étreignit le ventre mais ses chances de réussites approchaient certainement de zéro.
Cela ne l'empêcha pas de galoper, toutes griffes sorties, sur le mammifère aux longues oreilles.
Ce dernier, qui l'avait repéré depuis bien longtemps avec le vacarme qu'elle faisait, s’enfuit à toutes jambes et disparut derrière un tas de fougères.
- Zut... rouspéta la jeune chatte.
A présent, ses forces commençaient à la quitter et la faim lui tirailler les entrailles.
Il ne devait pas être loin de midi.
Un sentiment de culpabilité monta dans le cœur de Sangsue mais le mal était fait.
Sa mère devait terriblement s'inquiéter au camp, ainsi que tout le clan.
La petite chatte soupira et décida de faire une pause avant de repartir en arrière.
Alors qu'elle se couchait sur un tapis de mousse, un bruit dans les fourrées lui fit dresser les oreilles.
- Qui est là ? Miaula-t-elle, inquiète.
Une odeur étrange, à la fois musquée et épicée, vint jusqu'à son museau.
C'était l'odeur d'un chat. Un solitaire.
Sangsue se leva, prête à bondir sur l'ennemi.
Alors qu'elle se tapissait contre le sol pour mieux se camoufler, un chat apparut devant elle.
Il avait un pelage immaculé, telle la neige qui couvrait le sol de la forêt lors de sa saison la plus froide. Seule une tache noire mangeait son visage.
Surpris par le jeune âge de son vis-à-vis, l'inconnu marqua un temps d'arrêt qui permit au chaton de se jeter sur lui.
Ses griffes se plantèrent à travers le pelage opalescent de son adversaire qui, finalement, se laissa faire, amusé par le tempérament de Sangsue.
- Calme toi boule de poil. Finit par feuler le solitaire. C'est pas un bout de viande comme toi qui va me faire du mal.
- Je suis Sangsue du clan de l'Ombre ! Et je vais te punir de...de...
- C'est ça, c'est ça. T'as pas un peu abusé de graine de pavot toi ?
Le chat poussa Sangsue d'un coup de patte puis l'observa, enjoué.
Ses yeux ambrés luisaient de plaisir, comme si ce combat l'avait rendu plus joyeux. Plus... jeune.
De son côté, Sangsue aussi paraissait de bonne humeur. Elle était de nature à s'attacher à quiconque, et ce n'était pas un solitaire qui allait faire exception à la règle.
Ils se jaugèrent un instant du regard, puis se laissèrent tomber sur le sol.
Malgré les apparences, ils étaient tout deux épuisés.
- Je m'appelle Éclipse.
La chatte leva les yeux vers lui.
- C'est à cause de ta tache noire ?
- Oui. Maintenant que les présentations sont faites, tu vas m'expliquer un peu ce que tu fais si loin de chez toi. Je suis un vagabond mais pas un ignorant.
Sangsue se dandina un instant sur place, mal à l'aise.
- Je voulais juste partir en exploration. Répondit-elle piteusement.
- Et tu as combien de lune ?
- Cinq.
- Tu n'es pas un peu trop jeune ?
- Il n'y a pas d'âge pour voyager. Et puis, je vais de toute façon bientôt rentrer chez moi. Si on ne m'avais pas agressé en route, je serais déjà à mon camp.
Un gargouillis perça le silence.
Si les chats pouvaient rougir, Sangsue aurait sûrement été rouge pivoine.
La faim devenait à présent insoutenable.
Éclipse fouetta l'air de sa longue queue blanche.
- Je vois que tu as le ventre vide. Attends ici.
Le félin déplia ses pattes gracieusement pour s'enfoncer un peu plus dans la végétation, laissant derrière lui un chaton plus que perplexe.
Elle détestait rester sans rien faire mais resta cependant immobile.
Quelques minutes plus tard, le chasseur revint avec un lapin au dos argenté.
C'était exactement le même que Sangsue avait essayé d'attraper, quelques heures plus tôt.
Vexée que quelqu'un d'autre ait réussi là où elle avait échoué, la chatte fit mine de ne pas avoir remarqué le retour d’Éclipse.
- Arrête de bouder et viens manger. Dit il en voyant la moue abattue de Sangsue.
Cette dernière finit par avancer.
Elle se pencha sur le mammifère et le dépeça.
La chair fraîche revigora leur corps. Affamée, elle termina sa part en deux temps trois mouvements.
Une langue rappeuse sur son oreille la fit sursauter.
- Qu'est ce que tu fais ? Gronda Sangsue en fusillant du regard le chat.
- Ta toilette. Tu es aussi sale qu'un caillou qui a roulé dans la boue.
- Au moins, je suis camouflée.
- Par pour mes narines malheureusement.
Le chaton finit par se laisser faire, appréciant même ce contact apaisant.
Un ronronnement sortit de sa gorge, à la fois doux et caverneux.
Finalement, ce n'était pas si désagréable que ça, se faire soigner.

Les yeux dans le vague, Sangsue se demanda un instant si rester avec Éclipse serait une mauvaise idée. Ou même, l'amener au clan de l'Ombre.
Elle lui posa la question.
- Je tiens trop à ma solitude pour vivre en communauté. S'entourer d'amis est parfois une contrainte.
- Alors pourquoi restes-tu avec moi ?
- Ça, c'est une très bonne question dont je n'ai pas la réponse.
- Je souhaiterais que tu restes avec moi pour toujours. Murmura Sangsue en se pelotonnant contre le chat blanc.
Éclipse se décala pour mieux regarder la jeune chatte, les moustaches frétillantes d'amusement.
Mais il ne répondit pas et se leva d'un bond.
Dans le ciel, on pouvait voir le soleil décliner, signe que la journée allait bientôt se terminer.
- Et moi je voudrais que tu sois heureuse. Alors maintenant, tu files jusqu'à ton camp pour rejoindre ta mère qui doit sûrement être morte d'inquiétude.
La chatte piétina, hésitante sur la marche à suivre.
Elle se sentait soudainement grugée par la vie.
- Est ce qu'on se reverra ? Demanda-t-elle lorsque Éclipse l'accompagna jusqu'à la frontière de son clan.
- Quand tu seras Guerrière.Sangsue hocha la tête, fataliste puis s'éloigna lentement du chat.
Ce dernier cacha son air abattu sous un masque indifférent qui cependant, se fissura lorsque la petite chatte se retourna vers lui.
- Je t....
Mais elle ne termina pas sa phrase.
Il avait compris et c'était le principal.

L'acte se terminait. Le soleil s'était à présent couché.
Deux âmes s'étaient trouvées.
Et jamais elles ne se quittèrent, malgré la distance qui les séparait.

✖ Le monde tourne toujours dans le même sens,
et pourtant, pour moi, il s'est arrêté depuis que ton cœur ne bat plus. ✖

Elle est là, devant moi. Allongée sur le flanc, elle respire, avec difficulté. Ses yeux vitreux me fixent. Son doux regard m’apaise. Soudain, une fine pluie se met à tomber et sans tarder, devient une averse. Notre pelage est trempé, et des gouttes perlent de nos moustaches. L’eau rince sa fourrure blanche tâchée par son sang, le laissant ruisseler entre les graviers. Son abdomen se soulève difficilement, elle grimace à chaque inspiration. Elle va partir, loin de moi et pour toujours. Pourtant, je ne parviens pas à émettre un son, un mot, une phrase… Aujourd’hui et comme toujours, je n’ai pas été là pour elle et je ne pourrai plus jamais l’être. Mon sang se glace quand défile dans ma tête quelques souvenirs de nos jours passés. Je la contemple, la queue basse et les oreilles aplaties. Pourquoi elle ? Je ne sais pas, j’aimerai tant qu’elle reste, mais c’est trop tard. Soudain, elle se met à parler et un silence assourdissant envahit la clairière. La forêt toute entière se tait et la pluie se calme, comme pour entendre les dernières paroles de la jolie femelle. Attentivement, je l’écoute. Sa douce voix me transporte, je n’entends plus qu’elle…

« Songe Ephémère… Pendant longtemps, tu as été mon rêve, ma lubie, mon ange, mon envie, la chose la plus merveilleuse du monde, celui qui cicatrisait mes plaies d’un regard, celui qui hantait mes pensées, celui pour qui j’aurai tout donné. Alors que pour toi je n’étais rien, une chatte ordinaire. Il y a quelques temps, on s’est découvert une passion commune. Mais maintenant laisse-moi, laisse-moi mourir. Cesse de pleurnicher et vit bon sang. Tu es bon, tu es merveilleux. Le seul fardeau que tu avais c’était moi, maintenant que je me meurs, tu es libre. Que fais-tu encore là ? File, vole, cours, cours comme tu n’as jamais couru. Et vit, vraiment, vit Songe Ephémère… »

Après sa tirade, la jolie femelle au pelage blanc tâché de sang, soupira. C’est vrai qu’elle était belle, c’est vrai qu’elle avait tout pour me plaire. Rare sont ceux qui y arrivent d’ailleurs. Elle était. Pourquoi ? Car cette jolie, cette splendide chatte, celle qui a fait battre mon cœur, venait de pousser son dernier soupir à mes pattes. Pourquoi avait-elle attendue aussi longtemps pour me le dire ? Je ne sais pas… Mais, n’est-on pas censé éprouvé une sorte de tristesse quand un être meurt en désespérance de cause, oui. Ce soir, oh oui sous cette pleine lune, j’aimerai tant être envahi par quelque chose, un sentiment plus ou moins agréable, juste ressentir au fond de mon cœur un pincement, un regret de me dire que je ne la reverrais plus jamais. Jamais. Pourtant, dans mon esprit, tout se bouscule et je ne réalise pas. Je n’ai envie que d’une chose : partir, m’éloigner, m’enfuir, lui tourner le dos comme je l’ai toujours fait. Son corps s’était contracté, ses yeux grands ouverts, d’horreur ou d’effroi, je ne sais pas me transpercent. Un long frisson vient hérisser mon échine, je ne peux me résoudre à la laisser là. Non, je ne suis pas un monstre, seulement je suis... Comment dire ? Dérangé. Ses prunelles glaciales me fixent. Dans un élan de tendresse, je viens enfouir mon museau dans sa fourrure soyeuse. Soudain, je me sens plonger dans mon enfance. En humant encore plus son odeur, je peux même distinguer les effluves de mon ancienne forêt, les odeurs de gibier me chatouillent le museau, la brise caresse mon visage… Ma terre, ma vie, mon territoire natal. Tous mes souvenirs, toutes mes joies, toutes mes peines étaient restées là-bas. Elle était la dernière chose qui me raccrochait à mon enfance. Ici et sans elle, je ne suis rien, juste un corps sans âme ni esprit. Ma tête est vide comme le néant. C’est comme ça et puis voilà. Je m’en souviens encore de ma folle vie dans cette forêt, avec elle, ces choses on ne les oublies pas, c’est inoubliable, indélébile. Oh oui, je m’en souviens encore…